Licenciements chez Amazon, contrats records pour une chanteuse IA, datacenters façon subprimes… Vu l’actu cette semaine, on en vient presque à espérer que la bulle IA éclate une bonne fois pour toutes. Et bonne semaine!
Deepfakes contre démocratie
🗳️ Une fausse vidéo de la présidente irlandaise Catherine Connolly annonçant son retrait a circulé juste avant l'élection du 24 octobre (qu’elle a remporté). Meta l'a supprimée après le dépôt d’une plainte. Pendant ce temps-là, aux Pays-Bas, le leader d'extrême-droite Geert Wilders s'est même excusé pour des détournements similaires utilisés par son camp pendant la campagne. Il n'y aura plus d'élection sans deepfakes. Autant s'y habituer maintenant.
“Étant donné le nombre de likes sur Facebook pour un enfant de 4 ans qui a sculpté une Ferrari en saucisses, je suis relativement inquiet” - Mat, relativement inquiet
La meilleure langue pour vos prompts
👅 L’anglais n’est pas la langue la plus adaptée pour écrire un prompt, ni le français (deuxième 🥈), mais le polonais. C’est la conclusion surprenante d’une étude (encore en cours de vérification). La raison : le combo langue slave + alphabet latin permet d’embarquer beaucoup de contexte par phrase, très pratique pour les LLM. Le polonais est aussi très bien représenté sur Wikipedia, ce qui aiderait les IA à mieux interpréter les questions.
“Des années à regarder les films en VO pour apprendre que c’était une arnaque. Tragique” – Mat, qui se ressert une vodka
Obligez OpenAI à vous oublier
🙅♂️ Pas envie de nourrir OpenAI? Pour lui interdire de s’entraîner sur vos confessions intimes ou vos fanfictions du type “et si Zidane était président”, vous pouvez ordonner à ChatGPT de supprimer toutes vos données. Allez sur privacy.openai.com/policies, cliquez sur “Make a privacy request”, et vous voilà en mesure de faire un lavage de cerveau à votre ex-LLM.
“Vous pouvez aussi, au même endroit, demander à OpenAI d’enlever vos informations personnelles des réponses de ChatGPT si vous avez tardé à bloquer l’usage de vos données” – Greg, qui découvre qu’il est connu de ChatGPT
Ma mère m'a toujours conseillé de ne jamais croire un patron sur parole. Alors quand Amazon justifie le licenciement de 14 000 personnes en invoquant l’ère de l’IA, malgré 18 milliards de dollars de bénéfices au dernier trimestre, j’y regarde à deux fois.
L'explication officielle? Beth Galetti, vice-présidente d'Amazon, ressort l’argument classique : "Le monde change rapidement, cette génération d'IA est la technologie la plus transformative depuis internet". Il faut donc rester "souple" en "supprimant des couches". Les licenciés apprécieront.
Mais si l'IA volera peut-être nos jobs un jour, les 14 000 humains virés cette semaine n'ont certainement pas été remplacés par une machine. Alors pourquoi ? Trois hypothèses semblent plus solides que le grand méchant LLM.
📈 Amazon a trop embauché pendant le Covid, passant de 800 000 à 1,6 million d'employés en 2 ans.
🌍 Amazon remplace ses employés américains par de la main-d'œuvre étrangère plus rentable, ce que craignent justement deux sénateurs américains (l'entreprise est le premier demandeur de visas spéciaux pour étrangers aux États-Unis).
💰 Amazon a besoin d'économiser, non pas parce que l'IA fait le taff, mais pour vendre de l'IA: l'entreprise devrait dépenser quelque 120 milliards de dollars cette année (+50% sur un an) notamment pour accélérer AWS, son service cloud récemment concurrencé par Google et Microsoft sur l'hébergement de services IA, rappelle The Information.
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