Dans cette édition, on apprend avec surprise que les codeurs n'ont pas encore pris la porte et que les entreprises se calment un peu sur l'IA... On conseillera quand même aux plus sensibles de sauter la première news pour garder ce bel optimisme. Bonne semaine!
Des virus biologiques créés par IA
🦠 Des chercheurs de l’université de Stanford ont entraîné des LLM (Evo1 et Evo2, spécialisés dans la génomique) à créer des virus. Plus précisément, des virus mangeurs de bactéries, des phages. Et devinez quoi? Nos robots ont inventé les génomes de seize virus fonctionnels, dont certains à la structure totalement inédite.
“Franchement, je ne vois vraiment pas pourquoi vous vous inquiétez” – Greg (qui ferme à clé son bunker)
DC comics n’utilisera “jamais” l’IA générative pour ses dessins
🦹 Jim Lee, le patron de la célèbre maison d’édition américaine, a été d’une rafraîchissante clarté sur l’usage des IA génératives pour mettre en scène Superman et ses cousins super-héros. “L’IA ne rêve pas. L’IA ne ressent pas. L’IA ne crée pas de l’art. Elle l’agrège.”
“On espère que Jim ne va pas trop au cinéma voir la concurrence : Marvel a déjà les deux mains depuis longtemps dans le pot à confiture” – SuperMat
Quand Deloitte utilise l’IA pour produire ses rapports à six chiffres
🤦 Le célèbre cabinet d’audit a commis une sacrée boulette en rendant au gouvernement australien un rapport truffé de fausses références et d’hallucinations. Une correction a été envoyée en catastrophe, avec la mention de l’utilisation d’OpenAI, mais rien n’y a fait, c’est toujours la cata : le rapport sur l’assurance-chômage à 400.000 dollars vient d’être mis à la poubelle.
“Qu’un cabinet de conseil fasse la même erreur qu’un lycéen en ne relisant pas ce que pond l’IA avant de rendre sa copie devrait m’étonner. Mais non” – Mat, qui a encore ses antisèches
🙏 Comme les promesses, les prévisions n’engagent que ceux qui les croient, et celle-là sent fort le réchauffé. Le patron de Nvidia, Jensen Huang, a récemment expliqué que l’IA permettrait “probablement” d’arriver à la semaine de 4 jours. Bill Gates parie même sur 3 jours!
⛔ Cassons d’ores et déjà le rêve: il ne se passera rien de tel, en tout cas pas “grâce à l’IA”. Depuis le XIXe et la révolution industrielle, les espoirs du genre ont toujours été douchés. L’économiste Paul Lafargue, en 1883, expliquait ainsi que l’arrivée des machines permettrait de ne travailler que “trois heures par jour”. Mieux : en 1956, c’est Richard Nixon (oui, le président de droite) qui estimait que la semaine de 4 jours était au tournant grâce au progrès technique.
🤷 Certes, certaines études anticipent un processus massif de destruction d'emplois engendré par l'IA (comme ici dans Nature), et les politiques publiques devront suivre pour éviter la récession. Mais jamais les révolutions technologiques, de la machine à vapeur à internet, n’ont à elles seules réduit la semaine de travail, tous les penseurs techno-critiques à la Jacques Ellul vous le diront. Les acquis sociaux, c’est un truc d’humains.
Il y a deux questions qui m’empêchent régulièrement de dormir: l’IA va-t-elle voler mon travail, et comment est-ce possible de créer quelque chose d’aussi naze que la saison 8 de Game of Thrones? Heureusement, l’actualité va m’aider à mieux dormir en apportant un début de réponse à l’une de ces questions (on ne va pas parler de dragons, désolé).
En mars, le papa de Claude, Dario Amodei, faisait une prédiction facile à vérifier: l’intelligence artificielle “écrira 90% du code informatique” dans les six mois à venir. C’est intéressant, car les nerds pourraient bien être le canari dans la mine sur la grande question du remplacement de nos emplois par des machines. Les modèles de langage sont particulièrement bons pour générer du code informatique, langage le plus logique au monde, où le passé antérieur n’existe pas [note du correcteur qui apprend le Python : non] .
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